Voici notre top des visites en Seine-Saint-Denis. De la Basilique royale au stade de France, laissez-vous tenter par une immersion dans le La Seine-Saint-Denis a de beaux atouts pour un séjour en région parisienne. C’est d’la bombe bébé » ! Dans le Nord-est de Paris, la Seine-Saint-Denis vaut le détour pour les voyageurs de passage à Paris. En mouvement, le département du 93 abrite quelques pépites que je vous invite à découvrir. Le top des visites en Seine-Saint-Denis ? La Basilique Saint-Denis Où sont enterrés la plupart des rois de France ? A Saint-Denis bien sûr ! Ce ne sont pas moins de 42 rois, 32 reines, 63 princes et princesses qui y reposent. Avec plus de 70 gisants et tombeaux monumentaux, la nécropole royale de la basilique s’impose aujourd’hui comme le plus important ensemble de sculpture funéraire du XIIe au XVIe siècle. Visite libre avec un petit livret sur l’histoire de la Basilique, visites guidées, visites conférences, à vous de découvrir la Basilique au gré de vos envies. Le Stade de France J’ai suivi au quotidien la construction du Parc de France depuis la rame de mon RER B à la fin des années 90. En 1998, avec la Coupe du monde du football et l’euphorie de la victoire française, le stade a gagné ses lettres de noblesse dans le coeur des fans de sport ! Si le mieux reste d’assister à un événement sportif ou à un concert exceptionnel, les accros d’architecture et d’anecdotes sportives se réjouiront de faire une visite guidée, allant ainsi au plus prêt de la pelouse foulée par de grands sportifs. Lieux de mémoire Drancy La Seine-Saint-Denis a été marquée par le conflit de la Seconde Guerre mondiale. Le camp de Drancy est aujourd’hui un symbole de la Shoah et de l’internement des Juifs de France. Le Mémorial de la Shoah est situé à Drancy face à la Cité de la Muette. A l’aide de témoignages vidéo, de documents d’archives et de photographies d’époque, l’exposition permanente retrace l’histoire du camp de Drancy, la vie quotidienne des internés, l’organisation des déportations de 1941 à 1944. Elle explique aussi la construction de la mémoire du camp après-guerre. Au milieu de l’exposition, la Maison des enfants permet au visiteur de découvrir le sort des enfants internés via des photographies et l’écoute des lettre qu’ils ont écrites dans le camp. Le Musée de l’Air et de l’Espace Direction le Bourget pour avoir la tête dans les étoiles le temps d’une visite. inauguré en 1973, le Musée de l’Air et de l’Espace est l’un des premiers musées aéronautiques du monde avec plus de 350 avions. Les collections permanentes sont toujours gratuites hors événements spéciaux, animations et visite des deux Concorde, du Boeing 747 et du Dakota. Vous pouvez choisir entre les divers univers du Musée avec les Pass proposés parmi les animations payantes planète pilote, simulation, forfait avions, planétarium. A noter dans votre agenda la 52e édition du salon du Bourget aura lieu au Parc des Expositions du Bourget du 19 au 25 juin 2017 ! Les Puces de Saint-Ouen Amateurs de fripes et chineurs en tout genre, rendez-vous Porte de Saint-Ouen pour déambuler dans ce capharnaüm à deux pas de Paris. Rien que pour le plaisir, flânez chez les disquaires ou faites le tour des antiquaires… un régal pour les yeux ! La Cité du Cinéma Luc Besson a réussi le pari fou de redonner vie à une friche industrielle. Saint-Denis II est construit dans un style Art Déco avec les façade rose/orangée que Besson a réhabilité. En gardant l’ambiance du style Art Déco de la centrale des années 1930, les architectes ont voulu une continuité entre les nouvelles constructions et les bâtiments d’origine. Depuis septembre 2012, ce quartier de Saint-Denis vit ainsi au rythmes des tournages Lucy, Taken 3, Malavita, Vingt-ans d’écart, les Schtroumpfs 2, etc.. Consultez le calendrier des visites en ligne. Les possibilités sont rares mais très tentantes !A noter les studios ne sont pas accessibles aux personnes à mobilité réduite… et en dessous de 10 ans. Le Parc de la Courneuve Moins connu par les visiteurs d’un jour que le parc parisien de La Villette, le parc de la Courneuve est le plus grand parc de la région parisienne en superficie. Bois, vallons, lacs et cascades vous attendent pour vous mettre au vert le temps d’une après-midi de détente. Le Canal de l’Ourcq Se balader le long du canal, y faire son footing hebdo, pêcher ou improviser une balade en famille au bord de l’eau font partie des habitudes de nombreux habitants des villes longeant le canal de L’ourcq. Il est possible de relier le canal depuis La Villette jusqu’en Seine-et-Marne à pied ou à vélo, à vous de voir ! Pour une découverte sans effort, misez sur une croisière d’1h30 vous naviguerez sur le bassin de la Villette, puis passerez sous le pont levant de Crimée, traverserez l’ancien village de la Villette avant d’emprunter l’écluse du pont de Flandre, 1re du canal Saint-Denis et plus haute écluse d’île de France avec ses 9,80 m de chute ! Vous traverserez ensuite le Parc de la Villette, plus grand parc d’Europe 55 hectares pour ensuite passer sous le périphérique et apercevoir les Moulins de Pantin, aujourd’hui siège d’une banque, avant de faire demi-tour devant les anciens magasins généraux et de revenir à votre point de départ. Street Art en Seine-Saint-Denis Pour mieux comprendre et apprécier cet art, Seine-Saint-Denis Tourisme propose de rencontrer, de dialoguer et de voir du street art, guidé par les artistes en suivant une balade graff avec Dacruz, Artof Popof ou Thom Thom. Bon plan L’été du Canal, festival de l’Ourcq » fait une large place au street art, une autre façon de découvrir les artistes et leurs oeuvres à travers le département. Et chaque année, Montreuil devient la capitale de la littérature jeunesse avec le Salon du livre et de la presse jeunesse. Rencontres avec auteurs et illustrateurs, tables-rondes, stands des éditeurs… Les allées à arpenter vont vous donner envie de lire ! En réalisant cette liste à la Prévert, je prends conscience de la richesse du département dans lequel j’ai passé la très grande majorité de ma vie. J’y retournerai prochainement avec les enfants pour leur faire découvrir mes coins d’enfance et les bons plans Famille dénichées et testées par une maman bloggeuse sur Nos idées Sorties dans le 93 » ! Et vous quels sont vos coins préférés pour programmer des visites en Seine-Saint-Denis ? Crédits photos Basilique de Saint-Denis © Guilhem Vellut Une © Guilhem Vellut Musée du Bourget © Roland Turner Canal de l’Ourcq © Pierre Rennes Puces de ST Ouen © ParisSharing Street Art © Petit_louis
Société Quatre ans après les émeutes urbaines de l'automne 2005, le "neuf-trois" connaît une situation inédite, où chômage de masse et insécurité voisinent avec des zones engagées dans la compétition économique mondiale. Quatre ans après la "crise des banlieues", déclenchée par le décès de deux adolescents poursuivis par la police à Clichy-sous-Bois le 27 octobre 2005, la Seine-Saint-Denis connaît toujours une situation exceptionnelle. Malgré la multiplication des annonces ministérielles, le département n'a pas rattrapé son retard en termes d'emploi, d'éducation et de sécurité. La nouveauté, c'est que, à côté des zones extrêmement pauvres, se sont développés des territoires en pleine explosion économique. D'où une question cruciale pour le département et ses 1,5 million d'habitants comment faire coexister des ghettos sociaux et ethniques et des territoires plongés dans la compétition économique mondiale ? Radiographie en six points et sans tabous du département français le plus visité par les ministres de la République. L'immigration, comment faire face ? Bobigny, lundi 19 octobre, 7 heures du matin, - 2 degrés. Comme tous les jours de la semaine, des grappes d'hommes attendent d'être embauchés devant l'entrée de Batkor, un dépôt de bricolage situé sur la nationale 3. Au vu et au su de tous, une trentaine de clandestins proposent leur main-d'oeuvre aux entreprises du bâtiment ou aux particuliers. A partir de 70 ou 80 euros la journée pour un plâtrier, un plombier ou un maçon. Moins cher encore en négociant les tarifs. La plupart attendent des heures sans succès. Trop de concurrence "Il n'y a pas beaucoup de clients mais beaucoup de monde qui veut se faire embaucher", se désole Hassan, Turc d'une quarantaine d'années qui essaie de se réchauffer en attendant un éventuel client. Même si le lieu est connu de la police et des élus depuis des années, les interventions n'y font rien comme l'immigration n'arrête jamais en Seine-Saint-Denis, porte d'entrée sur le territoire français avec l'aéroport de Roissy, de nouveaux candidats se présentent tous les jours, été comme hiver, pour tenter de gagner leur vie. Et les derniers arrivés remplacent ceux qui finissent par trouver des emplois moins exposés. Entre 1999 et 2006, malgré les politiques de restriction affichées par l'Etat, le nombre d'étrangers dans le département a encore progressé de 22,4 % alors que, dans le même temps, le nombre de Français augmentait seulement de 3,7 %. Dans certaines villes, la proportion d'étrangers dépasse désormais les 30 %, soit près de six fois la moyenne nationale, comme à Clichy-sous-Bois 37,2 % ou Aubervilliers 34,6 %. Voilà pour les chiffres officiels. Car les autorités estiment qu'il pourrait y avoir entre 100 000 et 300 000 sans-papiers en Seine-Saint-Denis, la plupart non recensés. Soit l'équivalent de villes comme Saint-Denis et Montreuil qui s'ajoutent à la population officielle. "Le problème n'est pas d'arrêter les flux. C'est totalement illusoire, c'est comme de vouloir arrêter la marée avec ses bras. Le problème, c'est de savoir ce qu'on fait pour ces populations. Or, aujourd'hui, on n'a pas suffisamment de moyens pour assurer leur intégration", relève le maire PS d'Aubervilliers, Jacques Salvator. Conséquence à Aulnay-sous-Bois, Villetaneuse, Clichy, La Courneuve, Stains, Montfermeil, Aubervilliers, notamment, certains quartiers se ghettoïsent et ne comptent quasiment plus de "Blancs". Uniquement des Maghrébins ou des Noirs, parfois des Asiatiques. "La spécialisation du département se renforce. Tant qu'il n'y aura pas de solidarité régionale ou nationale sur l'accueil de l'immigration, je ne vois pas comment on pourra s'en sortir", regrette Bénédicte Madelin, directrice de Profession banlieue, une des figures de la vie associative départementale. Un constat confirmé par l'Insee entre 1999 et 2006, la Seine-Saint-Denis a absorbé autant d'étrangers que tous les autres départements d'Ile-de-France réunis, en dehors de Paris. Les bureaux de cadres blancs, la face cachée du "9-3" La devanture est discrète. Mais l'intérieur est chic et raffiné et on y croise des Japonais et des Américains, venus pour leur business. Comme à Singapour, New York, Pékin ou... Neuilly-sur-Seine, la chaîne de luxe Marriott vient d'ouvrir un de ses hôtels dans un immeuble moderne de 150 chambres à Saint-Denis au coeur du quartier Pleyel, non loin de la future cité du cinéma de Luc Besson. A 159 euros minimum la nuit, la chaîne vise la clientèle des hommes d'affaires qui fréquentent les quartiers autour du Stade de France, un des territoires les plus dynamiques de la région parisienne. Depuis dix ans, le nombre de mètres carrés de bureaux a littéralement explosé dans cette zone grâce aux transferts d'entreprises attirées par le faible coût de l'immobilier et l'importance des réseaux de transport. "On sort de décennies de marasme lié à la désindustrialisation", relève Stéphane Peu, vice-président de la communauté d'agglomération de Plaine-Commune, qui regroupe sept villes autour de Saint-Denis. Des sociétés comme Generali, EDF, la Société générale, La Banque postale, par exemple, ont transféré une partie de leurs services ces dernières années. Soit 27 000 emplois privés de plus en dix ans sur le seul secteur de Saint-Denis. D'autres prévoient d'arriver à plus ou moins long terme, comme Orange 2 000 emplois début 2010 et peut-être la chaîne Radisson pour un immense complexe hôtelier autour d'un nouveau palais des congrès. C'est la face cachée de la Seine-Saint-Denis, en quelque sorte. Mais aussi un nouvel enjeu pour les élus comment faire cohabiter ces territoires en pleine expansion avec les zones défavorisées, parfois situées à quelques centaines de mètres à peine ? Et comment faire bénéficier les habitants du développement de cette "Défense bis" ? "Les entreprises sont venues en Seine-Saint-Denis avec leurs salariés. Aujourd'hui, le challenge c'est qu'elles se tournent vers les viviers locaux de diplômés, notamment nos 65 000 étudiants", souligne Francis Dubrac, président de l'agence de développement du département. Un défi considérable tant ces nouveaux quartiers d'affaires ressemblent aujourd'hui à des enclaves. Le matin, entre 8 et 10 heures, les RER amènent de Paris des wagons entiers de cadres blancs, qui repartent le soir par la même voie ; ils croisent les employés de nettoyage ou de sécurité, souvent noirs ou maghrébins, qui arrivent la nuit et repartent le matin aux aurores quand les bureaux se remplissent. Un indice de la puissance des ségrégations ethnique et sociale. Un signe aussi de l'extraordinaire retard de la Seine-Saint-Denis, département le plus jeune de France, en matière de formation. A peine 10 % de la population de plus de 15 ans dispose d'un diplôme supérieur. Contre 38 % à Paris. "C'est un point sur lequel rien, ou presque, n'a bougé depuis quinze ans", regrette Bénédicte Madelin. La conséquence est logique les entreprises qui voudraient embaucher des diplômés sur place sont parfois contraintes de se tourner vers d'autres départements. Un département sous perfusion publique Un immense chantier. Une nationale déviée, des tours rasées, d'autres reconstruites. Des espaces publics transformés. A Aulnay-sous-Bois, comme dans 21 autres villes de la Seine-Saint-Denis, les grues occupent le ciel et les ouvriers s'affairent dans un ballet de camions. Ça démolit, ça creuse, ça bétonne, ça reconstruit depuis des mois, et encore pour des années. Les énormes chantiers de la rénovation urbaine vont mobiliser un peu plus de 4 milliards d'euros sur le département d'ici à 2012. Si les objectifs sont tenus, près de 10 000 logements doivent être détruits, 12 000 reconstruits, 27 000 réhabilités, 33 000 "résidentialisés", comme si une guerre silencieuse était passée par là . Dans les villes symboles de Clichy-sous-Bois et Montfermeil, où les investissements publics atteignent près de 500 millions d'euros, les transformations positives sont en cours. "Ça dépasse nos espérances. Tout le monde voit que les grues ont envahi les quartiers et peut sentir que c'est en train de bouger", se réjouit le maire PS de Clichy, Claude Dilain. Mais à peine une crise est-elle en voie de résorption qu'une autre risque de surgir les copropriétés dégradées du bas Clichy, qui n'ont bénéficié d'aucune aide publique "C'est là qu'arrivent tous ceux qui n'ont pas droit au logement social. Les plus pauvres, ceux qui sont sans papiers. Ils se retrouvent dans des conditions de vie intolérables et voient, en plus, qu'ailleurs c'est en train de changer." De fait, la rénovation urbaine est loin de tout régler. D'abord parce que plus de 80 % des appartements démolis sont reconstruits sur place, dans les mêmes quartiers, sans que la sociologie de la population évolue. "On repeint les ghettos", selon l'expression de Yazid Sabeg, le commissaire à la diversité. Ensuite, parce que les financements n'étant pas réactualisés, beaucoup de maires doutent de la réalisation effective de tous les travaux programmés. Enfin parce que la rénovation urbaine a aussi contribué à aspirer une bonne part des crédits publics. Les associations, en particulier, continuent de manquer de moyens et doivent se battre, au quotidien, pour décrocher des subventions. Les communes les plus pauvres ne parviennent à boucler leurs budgets qu'en réduisant au maximum leurs dépenses. Le conseil général, lui-même à court de crédits, ne s'en sort plus. La préparation du budget 2010 se révèle kafkaïenne avec les chutes de recettes dues à la crise de l'immobilier et les transferts de charges de l'Etat vers les collectivités, le conseil général estime qu'il lui manque 100 millions d'euros sur un budget de 1,5 milliard. Un laboratoire du futur qui manque de moyens pour le présent Ils sont plus d'une centaine d'enseignants à manifester devant le siège de l'inspection académique de Bobigny, ce jeudi 22 octobre. Des professeurs des écoles qui protestent contre l'insuffisance des moyens dans l'éducation nationale. A commencer par le manque de remplaçants. "Aujourd'hui, il y a beaucoup de classes sans maître parce qu'il n'y a pas assez de remplaçants", insiste François Cochain, secrétaire départemental du SNUipp, principal syndicat du premier degré. Comme beaucoup de fonctionnaires, les enseignants s'alarment du décalage entre la frénésie des "annonces" ministérielles dans le département et les moyens réels des services publics. Depuis 2005, il est vrai, tous les plans communication des ministres passent par le "9-3", département à la mauvaise presse mais photogénique pour les hommes politiques. En 2008, la Seine-Saint-Denis a enregistré 174 déplacements ministériels, soit un tous les deux jours en moyenne. Un rythme invraisemblable qui se maintient en 2009 rien que pour le mois de septembre, la préfecture a comptabilisé 25 visites. Tous les prétextes sont bons la pose de la première pierre des Archives nationales François Fillon, l'inauguration de logements étudiants Valérie Pécresse, la lutte contre les trafics de stupéfiants Brice Hortefeux, le plan jeunes Martin Hirsch, une visite de collège privé Luc Chatel... Présentée comme un "laboratoire" du futur, la Seine-Saint-Denis manque paradoxalement de moyens pour le présent. Année après année, les élus locaux se mobilisent pour s'opposer aux fermetures de classes, obtenir des moyens policiers, dénoncer la faiblesse de la pédopsychiatrie, défendre les postes d'adultes-relais, sauver les crédits des associations... "De tous les côtés, discrètement, presque clandestinement, l'Etat pompe de l'argent. Il y a beaucoup de communication et d'agitation médiatique. Mais, dans la réalité, les moyens sont retirés en permanence", explique le maire PS d'Aulnay-sous-Bois, Gérard Ségura, contraint de se battre lors de chaque rentrée pour tenter d'éviter des suppressions de classes. "On est dans la schizophrénie la plus complète. Les ministres viennent tous pour vanter leurs plans. Mais il n'y a plus de moyens de droit commun, notamment sur l'éducation on avait obtenu 3 000 postes avec le plan d'urgence pour la Seine-Saint-Denis en 1998. Mais, depuis, on les a reperdus", ajoute Claude Bartolone, président PS du conseil général, en donnant l'exemple de la scolarisation des enfants de 2 ans dans les ZEP, qui ne concerne plus que 5 % des élèves contre 22 % en 1999. Sécurité la violence, un combat jamais terminé Dans la nuit tombante, les hommes de la police scientifique fouillent la ruelle et le petit square. On voit leurs lampes qui balaient le sol à la recherche d'indices. Deux jeunes de Saint-Ouen viennent de mourir, ce samedi 26 septembre, tués par balles, probablement à cause d'un trafic de stupéfiants. Le corps d'une des victimes est toujours allongé au sol, entre deux voitures. Un policier relève les plaques d'immatriculation des véhicules situés à proximité. Un habitant l'interpelle "C'est pas trop pénible de ramasser les morts ?" Le policier "Ça s'était calmé. Mais, en ce moment, il y en a un tous les trois jours." Fin du dialogue. L'accumulation de faits divers graves, ces dernières semaines, a relancé les interrogations sur la délinquance en Seine-Saint-Denis. Les élus de droite comme de gauche ont réagi en exigeant des moyens supplémentaires. La préfecture de police a rétorqué que les effectifs n'ont jamais été aussi importants 4 913 fonctionnaires en 2009, contre 4 340 en 2003 et que la mise en place du Grand Paris de la sécurité, depuis septembre, va permettre la reconquête des territoires. De fait, les chiffres ne sont pas bons. Les vols avec violences et les agressions physiques, qui ont le plus gros impact sur les habitants, restent en effet nettement plus élevés que dans le reste de l'Ile-de-France. Deux fois plus fréquents, par exemple que dans les Hauts-de-Seine. "La situation n'est pas satisfaisante. Les habitants souffrent dans certains quartiers de la présence d'individus qui se sont octroyés tous les droits", reconnaît Alain Gardère, directeur de la sécurité de proximité à la préfecture de police. Sur le front des violences urbaines, la tension n'est jamais retombée depuis 2005, pourtant considérée comme une année exceptionnelle. Le nombre de dégradations et de destructions de voitures, notamment par incendie, n'a pas diminué. Idem pour les violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique, notamment les policiers 1 472 agressions recensées en 2008 contre 1 137 en 2005. "La situation est maîtrisée mais c'est toujours assez tendu. On sait qu'il faut toujours être vigilant et que ça peut s'envenimer pour trois fois rien", souligne Philippe Prunier, directeur territorial de la sécurité de proximité, en faisant état d'une augmentation significative du nombre de policiers blessés en intervention. La situation est aussi délicate pour la lutte contre la criminalité. Notamment les réseaux de drogue, que l'Etat promet de faire tomber depuis des années, mais qui sont toujours aussi présents. Il suffit d'ouvrir les yeux. A Saint-Ouen, dans les ruelles à proximité de la mairie. A Drancy, dans la cité du Nord, à côté de la gare RER du Bourget. A Sevran, aux Beaudottes, pas très loin du supermarché. A Stains, au Clos-Saint-Lazare. A Saint-Denis, près de la gare RER - mais depuis la visite sur place du ministre de l'intérieur, Brice Hortefeux, fin septembre, les trafics de crack se sont déplacés sur les villes voisines. "On va travailler sur les trafiquants et sur leur patrimoine", prévient Christian Flaesch, directeur de la police judiciaire parisienne, en annonçant la mise en place d'un "plan stups". Une promesse déjà entendue à de nombreuses reprises par les élus locaux "Le problème, c'est que chaque fois que la police fait tomber un réseau, l'appât du gain et la misère sociale sont tels que d'autres prennent immédiatement la place", remarque Claude Bartolone. Dans le "9-3", les combats ne s'arrêtent jamais. La crise, ultime paradoxe Les hypermarchés pour pauvres ne désemplissent pas. A Villemomble, le week-end, devant un des principaux hard-discounters de la Seine-Saint-Denis, les voitures se garent par centaines, sur le parking et dans les rues aux alentours. Dans les allées, c'est une étonnante cohue pour réussir à circuler entre des rayons encombrés. Après des heures de file d'attente, les clients repartent le coffre plein de nourriture à bas coût. Souvent des produits proches de la date de péremption mais à des prix imbattables. La Seine-Saint-Denis reste en effet un département pauvre, très pauvre 50 000 allocataires du RSA, 12 % de la population qui bénéficie de la couverture médicale universelle CMU, un revenu moyen de 18 800 euros par famille. "Les pauvres sont concentrés en Seine-Saint-Denis. Au fond, ça a l'air d'arranger tout le monde - sauf quand ça explose. Mais ceux qui pensent qu'il suffit d'ériger une ligne Maginot entre les villes riches et les villes pauvres se trompent complètement. Comme en 1940 !", prévient Claude Dilain. De façon paradoxale, pourtant, le "9-3" échappe pour l'instant, en partie, à la crise économique actuelle. Le taux de chômage n'a pas explosé depuis le début de l'année 2009. Car la vieille image d'un département industriel est fausse. Il reste certes des bastions ouvriers - comme l'usine PSA à Aulnay-sous-Bois -, mais l'industrie et le bâtiment ne représentent plus que 100 000 emplois contre 500 000 pour les services et le commerce. Le département est désormais tiré par le secteur tertiaire et les PME, y compris dans des filières porteuses comme l'assurance, la santé et l'audiovisuel. Comme un clin d'oeil, BNP Paribas, qui vient d'installer une de ses filiales 3 200 salariés à Pantin, communique désormais à grand renfort de publicités sur le fait d'être le premier employeur privé du département. "Il y a dix ans, je m'engueulais avec les patrons des grands groupes. Aujourd'hui, c'est eux qui viennent nous démarcher ou qui participent aux colloques sur les discriminations", se félicite Claude Bartolone, convaincu que les entreprises ont pris le virage de la diversité et que cela peut aider son département à passer le cap de la crise. Luc Bronner Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Découvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois ordinateur, téléphone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
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