Entre sa guerre médiatique et judiciaire avec les influenceurs, qu’il a rebaptisés  influvoleurs », et ses clashs à répétition avec Vald et Rohff, l’été est particulièrement chaud et tempétueux pour Booba. Mais ce 15 juillet, pendant une heure et demie, le temps est incroyablement calme. On rencontre le rappeur quelques heures avant la soirée hypertendue avec Vald aux Francofolies de La Rochelle. Entre échanges de tweets moqueurs des deux rappeurs et sa propre croisade contre l’agent des influenceurs Magali Berdah, l’artiste de 45 ans pose son smartphone comme d’autres laissent leurs 20minutesIl nous donne rendez-vous dans son hôtel 5 étoiles niché au cÅ“ur de la ville portuaire et nous propose de discuter au bord de la piscine. Cela fait sept ans qu’il n’a pas parlé au Parisien, depuis sa fameuse déclaration  J’étais ni Charlie, ni pas Charlie ». C’est notre première rencontre, le vouvoiement est de rigueur. Mais l’homme est étonnamment serein, posé, enjoué et peu méfiant, loin du flambeur matamore de la Toile. On remarque un tatouage de Yoda sur sa main gauche.  C’est ma philosophie, signale-t-il. C’est un des premiers. J’avais dit que j’arrêtais les tatouages, mais en Colombie, récemment, un gars s’est fait tatouer La piraterie sur un pec référence aux  pirates », les fans de Booba. Alors je l’ai fait aussi. Après l’épisode d’Orly où son équipe s’est battue avec celle du rappeur Kaaris en 2018, je me suis fait aussi tatouer derrière la tête I don’t matter je m’en moque. » Avant le lancement de notre série  la Saga Booba » à partir du 15 août sur notre site Internet, entretien fleuve avec un artiste êtes en croisade contre certains influenceurs de Dubaï. Pourquoi ?BOOBA. Je viens de poster un mot pour expliquer. Il fallait que les gens comprennent pourquoi je suis aussi acharné. Ces gens ne sont pas que des arnaqueurs, ils sont dangereux. Je me suis fait avoir par un certain Marc Blata, qui m’a refilé une fausse montre, qui a fait du buzz sur mon dos. J’ai découvert des trucs suspects, j’ai découvert les réseaux de Magali Berdah, qui arnaque les gens. Des menteurs professionnels, mais qui sont protégés. Quand je me fous de Gims, de Kaaris, c’est bon enfant, on s’amuse, mais là je m’attaque à de gros enjeux financiers, des gens bien placés. Et c’est parti en couilles… C’est un -dire ?Ils ont engagé des services secrets. Je me retrouve avec des filatures, un traqueur GPS sous ma voiture, j’ai attrapé un faux clochard en bas de chez moi, qui fouillait dans mes poubelles. Je l’ai dépouillé, il a essayé de casser son téléphone, je l’ai récupéré, j’ai démasqué l’opération. Je suis dans un combat de vie ou de mort. Leur but, je pense, était de me piéger, pour que je revienne en prison, en me mettant de la drogue ou je ne sais quoi. Là , c’est personnel, j’irai jusqu’au bout, je vais les dénoncer jusqu’au bout quitte à y perdre des plumes. C’est vraiment des démons. Mais je suis une teigne. Et là je suis en feu. J’ai des caméras de surveillance, une sécurité rapprochée, un chauffeur armé… Je ne suis pas parano. Mais le problème, c’est que si je me fais attraper avec de la drogue, comme j’ai la carte verte de résident américain, depuis huit ans, je suis coupable de felony Ndlr délit, je vais en prison et je suis expulsé. Je perds mes enfants…La prison ne vous a pas calmé ?Cela m’a juste confirmé qu’on n’était rien. Et que le gouvernement avait tout pouvoir. Quand ils ont refermé la porte la première fois, je me suis dit  À la snatch » de manière violente. Je n’avais pas commis un crime il avait été condamné pour le braquage d’un chauffeur de taxi, ils sont venus chez moi à six heures du matin, ils m’ont attaché, mis dans un camion et m’ont jeté dans une cellule. À vivre, c’est impressionnant !** Le prison, je m’en serais bien passé, évidemment, mais j’ai pris ça comme une promo incroyable, que je n’aurais jamais pu me »**BoobaLa prison, après la bagarre à Orly avec Kaaris et son équipe, c’était comment ?C’était plus fun. Trois semaines, ça va. Je m’en serais bien passé, évidemment, mais j’ai pris ça comme une promo incroyable, que je n’aurais jamais pu me payer. Cela m’a fait connaÃtre un peu partout. On savait qu’il serait là , on a tout fait pour l’éviter, car rater l’avion c’était rater un concert qu’il devait donner en Espagne et un gros chèque. On a appelé des gars à lui… Mais on était dans le même avion. C’était perdu d’avance il rit. Après, il y a eu un appel de là -haut pour qu’on aille tous en prison, pour faire un exemple. Mais là encore, j’accepte. Je ne vais pas non plus me plaindre. Je me suis battu dans un aéroport, il y avait des enfants. Ce n’est pas bien. Je paye. Je suis TeleramaPourquoi passez-vous votre temps à clasher les autres artistes ?D’abord je suis joueur, je suis comme ça depuis gamin. Petit, j’étais charrieur à l’école. C’est de la rigolade. Quand je clashe Vald, je m’amuse. Quand il annonce 74 000 albums vendus en une semaine, qu’il fait mieux que Ninho alors qu’il n’a aucun hit à la radio, voilà , il faut le dire. Et puis je n’accepte pas l’injustice. À 10 ans, je vais pour la première fois au Sénégal, à Gorée, je découvre l’esclavage, l’injustice, je suis révolté par le racisme. En plus ma mère est blanche… Les emmerdes, c’est le prix à payer pour cela.  No pain, no gain », comme on dit aux États-Unis. J’assume entièrement. Je respecte le jeu, même si c’est diabolique. Je respecte la dé trouve grâce à vos yeux dans la scène rap ?Artistiquement ? Objectivement Orelsan, même si ce n’est pas mon truc, même Vald. Il triche mais il écrit super bien. Avant qu’on ne se clashe, on devait faire quelque chose ensemble. Très belle écriture. Comme le Damso des débuts. Le deuxième couplet de  Paris c’est loin », c’est waouh ! Ninho est fort, Gazo qui marche bien, qui envoie en termes de rap. PNL, mais c’est comme un grand joueur qui joue jamais. Moi, je suis productif…Et Bigflo et Oli, qui viennent de sortir une chanson intitulée  Booba » ?C’est toujours flatteur. Et j’ai bien aimé leur approche, leur respect de mon caractère. Ils font un autre truc, mais ils le font bien…Vous avez annoncé qu’ Ultra », sorti en mars 2021, serait votre dernier album…Dans le format, oui. Depuis  Ultra », j’ai dû sortir quatorze chansons, une par une. En fait, avec le Covid, cela m’a conforté dans ma vision. Dès que j’avais une idée, je la sortais tout de suite. C’est bien, c’est frais, je m’adapte à la consommation. Pas besoin de pour la première fois les Francofolies en solo, en tête d’affiche, c’est aussi une consécration ?J’y étais en 1997 avec Lunatic son premier groupe, mais sur une petite scène. La Rochelle, la chanson française, c’est emblématique, symbolique, on a la Légion d’honneur et je prends. Ce qui me fait plaisir, surtout, c’est d’être accepté dans les festivals. J’ai 46 ans et je crois que mon premier festival date de quatre ans. Ils ont peur souvent, ils ne savent pas si on est professionnels, la France quoi. Mais je suis content, les gens sont contents, et je suis bien payé.Vous allez faire le Stade de France le 3 septembre, pourquoi ?Parce que je veux toujours plus. C’est la consécration, quoi. Et plus c’est de larmes et de sang. Je l’ai rempli sans TF 1, sans NRJ, sans piston, sans Victoires de la musique. C’est une victoire pour moi et surtout pour mon public, qui m’a toujours soutenu. Moi, à chaque fois, je sors des faire après le Stade de France ? Vous vous voyez sur scène à 60 ans ?Je ne sais pas. Là , ça me fait kiffer d’être aux Francos, de venir à deux jets privés avec les jeunes artistes. Si à 60 ans je continue, ce sera pour cette motivation. Moi, je peux arrêter tout de suite. J’aime produire, être en retrait, j’aime la musique quoi qu’il arrive, même si ce n’est pas moi qui la fais. Écrire, j’aime, mais pour faire une chanson, pour rapper. Peut-être que j’écrirai pour d’autres. Je n’écris pas tout le temps mais j’écoute de la musique tous les jours, 200 instrumentaux certains jours.** Le Dormeur du val, d’Arthur Rimbaud, quand j’ai entendu ça à l’école primaire, cette poésie, c’était tellement bien écrit, cela me »**BoobaVous pourriez devenir juré dans  The Voice » ?Juré dans ma propre émission, oui. Je devais d’ailleurs la faire avec Orelsan et peut-être Vald. Le Covid est arrivé et Orelsan a changé d’avis. Il y a eu une fusillade sur un de mes clips à Aulnay-sous-Bois en janvier 2021, Orel a eu un peu peur de s’associer avec moi. Je lui ai dit  T’inquiète pas, ils ne viendront pas sur un plateau de télé. On n’est quand même pas dans le cartel. » J’aime transmettre, je suis comme un coach avec mes artistes. Je ne suis pas un dictateur, j’écoute. Je kiffe. Quand ils réussissent, je suis encore plus fier que pour souvenir gardez-vous de votre passage à la  Star Academy » en 2006 ?C’est le début des brisages de code, à l’américaine. Montrer qu’on sait aussi faire le show, c’était symbolique. On était tellement sulfureux, il y avait tellement d’a priori sur nous, ils étaient morts de peur. Tellement qu’à la fin ils nous tombent dans les bras. Pas juste un merci d’être venus. Presque  merci de ne pas avoir violé ma fille, de ne pas avoir pissé dans les loges » ! Quand on sort, j’avais ma Lamborghini et je croise Jamiroquai, et il me fait un clin d’œil. Question de c’est venu comment pour vous ? Le Dormeur du val », d’Arthur Rimbaud, à l’école primaire. Quand j’ai entendu ça, cette poésie, c’était tellement bien écrit, cela me touchait. J’étais le dormeur du val, à côté de lui.  La nouvelle revue française », le démon des images et les  métagores » soit des métaphores brutales, dont parlait Thomas Ravier l’écrivain le comparait à Céline dans un article élogieux en 2003 dans  la Nouvelle Revue littéraire », mon écriture, ça vient de là . Mais ce n’est pas pour autant que j’ai écrit après. C’est des années plus tard, quand je suis entré dans le rap, que j’ai écrit comme ça.  Le crime paie », c’est cinématographique. Je sens qu’il y a un truc à travailler.  Ma définition » est aussi marquant dans mes premiers de Renaud a aussi compté…Quand j’écoute  Mistral Gagnant », je suis assis sur le banc d’à côté. C’est du génie.  Petite Marie » de Cabrel aussi. Je respecte aussi les citations de Jules César, de Winston Churchill, je suis sensible aux mots. Ils peuvent avoir une puissance, manipuler des masses !Comment avez-vous formé le duo Lunatic ?Au début, ça ne m’intéressait pas de rapper. Moi je dansais, j’aimais juste écouter. Mais j’avais un ami, Egosyst, qui rappait, et chez lui j’ai rencontré Ali, qui rappait lui aussi. C’est lui qui m’a poussé à rapper, et puis, une fois dans le bus, Ali m’a proposé de faire un groupe, vient votre nom d’artiste, Booba ?De Bouba Ali, le nom de mon cousin. Quand je suis allé pour la première fois au Sénégal, à 10 ans, j’ai passé beaucoup de temps avec lui. Il est devenu mon lien avec mes origines et quand j’ai cherché un nom, j’ai pensé à lui. Le rapport avec la chanson de Chantal Goya »Bouba le petit ourson » m’a plu. Bouba, j’aimais beaucoup. Pareil, sa sÅ“ur Frisquette, sa mère tuée par des chasseurs. D’ailleurs, j’ai repris son histoire dans la chanson  Tallac » la seule chance pour lui de rester en vie, c’est de s’exiler dans un endroit où les hommes ne vont jamais et où il ne risquera pas d’être abattu comme une bête malfaisante. Comme moi, quoi. Si je reste trop avec les hommes, ils vont finir par me tuer. Mon but, c’est partir, vraiment. Pour moi, la vraie richesse, c’est ça. Vivre sans vis-à -vis, sans est votre titre le plus important à vos yeux ? Une vie ». J’aime beaucoup cette chanson et j’aime beaucoup le clip, tourné au Costa Rica. Je ne suis pas superstitieux mais on a failli mourir sur le tournage du clip, en voiture. Le producteur aussi. Son hélico s’est pris dans un câble. Il s’est passé beaucoup de choses é vous n’aviez pas été rappeur, vous auriez fait quoi ?Je n’aurais pas pu faire quelque chose avec un patron. J’aurais voyagé. Et quitte à échouer, à ne pas avoir d’argent… Depuis toujours, je me dis que cela ne me dérange pas de finir en Polynésie, sans argent, à pêcher. J’aime la vie, manger du poisson, baiser des touristes il éclate de rire.** Je suis hypergentil ou hyperméchant. J’ai un instinct animal très développé, je n’aime pas l’être humain en général, car il a perdu sa pureté. »**BoobaMais vous êtes hyper bling-bling !Je ne suis pas pourri par l’argent. Mais je suis un compétiteur. En société, quand je vois un mec qui bombe le torse, je le bombe encore plus… Je ne veux pas écraser les autres, mais je ne veux pas me faire marcher sur les pieds. Si on pêche, je veux attraper le plus gros avez-vous déménagé à Miami ?J’ai toujours aimé voyager, les États-Unis, l’anglais. Miami, c’est le bled. Il n’y a pas d’Américains. Il y a plein de boutiques où il est écrit  Nous parlons anglais ».Où en est votre business ? Vos marques ?Unkut, cela a fermé, j’ai une autre marque de vêtements, La Piraterie, qu’on va développer, je fais des feuilles à rouler, j’ai mon whisky, DUC, j’ai un autre projet d’alcool avec des nobles… Le management sportif, ça n’a pas abouti. On a de bons résultats dans le label 92i. SDM est disque de platine. On en a poussé plus d’un, Damso, Kaaris, mais ils ont voulu devenir Jedi sans passer par Dagoba et les marécages. Leur entourage a pris la grosse tête et ils n’ont pas fini la formation. Damso par exemple, je l’ai découvert il rappait dans la rue, je l’ai conseillé, je suis allé chez lui, en Belgique. Et puis il a pris une nouvelle manageuse et il me traitait ensuite comme je traite les maisons de disques, comme des manutentionnaires, alors que j’étais son producteur… Je n’ai pas la science infuse, mais la loyauté, le respect, c’est le avoir abandonné votre sponsor Puma, qui a fermé ses boutiques en Russie ?Je ne fais pas de politique. Je ne condamne ni la Russie, ni l’Ukraine, ni les États-Unis. Je ne suis pas là -dedans et je ne veux pas être embarqué là -dedans. Mais cette décision est débile, ça va changer quoi ? Je n’ai pas signé avec eux pour ça. Comme je l’ai dit tout à l’heure, j’ai des codes, l’argent c’est bien mais je n’accepte pas tout pour votre label 92i, vous avez signé une jeune chanteuse pop, Elia, éloignée de votre univers. Pourquoi ?C’est fort, Elia. C’est une Jedi aussi, un ovni, un génie. Elle chante super juste, il y a du texte, ça pique, elle joue du piano. Cela me transperce. Comme Adele, les gros titres. Je suis un ultrasensible, comme je l’ai dit dans mon dernier album,  Ultra ». Je n’ai pas vraiment de milieu. Je suis hypergentil ou hyperméchant. J’ai un instinct animal très développé, je n’aime pas l’être humain en général, car il a perdu sa pureté.Vous votez ?Pour quoi faire ? Je n’ai jamais voté. Mon parti, c’est la piraterie, la liberté. Je ne crois pas au vote, je n’ai pas confiance dans les politiciens. Voter, c’est déjà s’enfermer. Le passeport, un pays, cela enferme. Moi, j’ai une vision différente. Moi, je pars. Je suis un animal. J’ai la nationalité française, j’aimerais avoir l’américaine, mais je ne suis pas attaché à cela. Que tu sois ici ou là -bas, tu travailles pour enrichir le gouvernement. Les USA envoient 400 milliards à l’Ukraine alors que dans leur pays, des gens mangent des cafards. Et tu ne peux pas gagner contre Poutine ! Il est construit différemment. Il ne perdra lisez sur lui ?Je ne lis pas de livres mais je me documente, j’analyse beaucoup et je parle beaucoup avec les gens. À Miami, je parle avec des Vénézuéliens, des Chiliens, des Cubains, des Péruviens… C’est pour cela que je n’ai aucune confiance dans le vaccin. Je suis très sensible aux mots et le vaccin n’apporte pas l’immunité. Il faut vingt doses et tu tombes quand même malade. Tu ne vois pas arriver le Covid-19 et tu prédis les vagues, les nouveaux variants. Mais je ne veux pas trop parler de ça, là -haut, ils ne vont pas me rater…Vous n’êtes pas vacciné ?Il rit. Secret médical. Non, mais on est obligé d’être vacciné. Pour aller au Sénégal, il faut se faire vacciner contre la fièvre jaune. Je fais mon devoir. Je ne suis pas parano, je ne suis pas complotiste, mais on nous a imposé ce souvent au Sénégal ?On essaye de mettre en place un truc pour faire travailler les gens avec les produits locaux, une économie basée sur les produits locaux, pour employer des gens, créer de l’argent. Le bissap, par exemple, a plein de bienfaits pour la santé.Quelle place occupe votre maman ?Il n’y a qu’elle, c’est Jésus-Christ. Il n’y avait personne d’autre. C’est elle qui m’a élevé avec mon frère. Elle est avec moi, elle a des parts dans ma boÃte, elle est rentière. Là encore, on a écrit n’importe quoi. Elle n’était pas institutrice, ni juge, ni juive. Elle a travaillé sur les bateaux-mouches, elle a été secrétaire, elle a fait des ménages. Elle vit en France, elle s’occupe de mon grand frère, qui est un grand drogué. Quand elle n’a pas de nouvelles pendant plusieurs jours, elle va voir s’il n’est pas mort sur le canapé. Elle ne peut pas l’ voyez encore votre père ?Je ne l’ai pas vu depuis des années, je n’ai pas grandi avec lui. Je n’ai pas vraiment d’affinités. Il ne s’intéresse pas à ses petits enfants, je préfère couper qu’instaurer un truc que les enfants ne comprendraient pas. S’il n’existe pas, il n’y a pas de manque. Comme pour moi enfant. J’aimais bien le voir quand j’étais petit, car il travaillait dans le milieu de la nuit, dans le showbiz, tout le monde est un peu beau. Mais bon, j’habitais à Meudon, lui à Issy-les-Moulineaux, et il demandait à ma mère de venir le chercher pour manger le dimanche. Ce genre d’homme ! Malheureusement, mon frère, ça l’a détruit. Il a douze ans de plus que moi et lui a vu les violences… Il est plus les Hauts-de-Seine, vous avez grandi dans quel milieu, en fait ?On n’était pas pauvres, classe moyenne, on avait de quoi manger, on allait au camping l’été. Au-delà d’une revanche, gagner de l’argent m’a permis d’avoir des clés, de la liberté. Mais je ne suis pas obnubilé par l’argent.** Mon but, c’est que mes enfants soient un jour autonomes, patrons, qu’ils ne soient pas maltraités, n’aient pas à souffrir d’être virés »**BoobaQuel genre de père êtes-vous ?Un père protecteur, mais cela vous surprend ? On devrait tous être comme cela, non ? La vie est une question de priorités, de choix. Quand j’entends un artiste dire  mes enfants me manquent, je suis tout le temps en tournée », c’est toi qui choisis de faire dix ou cent dates. Combien de fois on m’a proposé des shows payés tant et tant et j’ai refusé. Les enfants, c’est la base, le sens de la vie. Quand on en a, on disparaÃt, ils prennent notre place. Une mère qui ne veut pas allaiter parce qu’elle va avoir les seins qui tombent, c’est à vous suivent parfois en tournée ?Non, ils sont à Miami avec leur mère. Ils sont encore petits 8 et 7 ans. Et comme je suis connu… Je ne vais pas me balader à la Mariah Carey avec deux golgoths. Mais ils sont censés venir bientôt. Et la musique, ils passent leur temps dedans. Ma fille, dans le siège bébé, elle écoute tous mes instrus avant tout le monde. Elle chante mes chansons par cÅ“ur en onomatopée. Ils baignent dedans, ils n’ont pas le choix, ma vie est faite de faites-vous avec vos enfants ?J’essaye de les intéresser à plein de choses, le sport, le bien-être, se dépenser, faire du vélo, sortir de la maison. La manière dont j’ai grandi. À notre époque, on ne restait pas assis avec un téléphone. J’essaye de ne pas leur mentir, aussi. Quand ils ont perdu notre chat, Ginger, qui a été écrasé par une voiture, je ne leur ai pas dit qu’elle était partie au paradis. Je leur ai dit qu’elle n’avait pas regardé à droite et à gauche avant de traverser. J’étais assez fier de moi, depuis ils font attention. Avec mes amis, on fait en sorte de mettre nos enfants ensemble, pour qu’ils regardent les fourmis et retrouvent la magie de l’enfance. À Miami, le climat aide. J’ai une piscine. Ils ont pas mal de lu que vous les aviez déscolarisés parce qu’ils étaient malheureux à l’école…Il soupire. N’importe quoi ! L’école est obligatoire. Mon but, c’est que mes enfants soient un jour autonomes, patrons, qu’ils ne soient pas dépendants de quelqu’un d’autre, qu’ils ne soient pas maltraités, n’aient pas à souffrir d’être virés, qu’ils choisissent l’endroit où ils veulent vivre, rester aux États-Unis. Pour moi, la plus grande richesse, c’est le voyage. Je remercie mon boulot de m’avoir permis ça. J’ai souvent choisi les clips pour cela. C’est le voyage qui a fait qui je suis. La Colombie, les Bahamas, la France, l’Afrique… Il y a tellement de conneries écrites sur suscitez-vous tant de fantasmes ?Dans une chanson, j’ai écrit  J’ai fait du game une dictature/C’est pour ça qu’on ne me récompense pas. » De par mon caractère, dur, pas dur, droit, j’ai des codes, des valeurs, je ne dis pas que ce sont les meilleures du monde, mais je ne m’en écarte pas. Et vu que je suis toujours au top, plus ou moins, sur la durée, cela suscite des jalousies. Mais c’est le jeu. Comme Fidel Castro qui je crois a survécu à 600 tentatives d’assassinat. On sait que le mec on ne va pas arriver à le corrompre. Et puis j’ai une grande gueule. Je dis ce que je pense, je dé vient cette grande gueule ?C’est mon tempérament. Il y a des gens qui meurent au combat. Je pourrais mourir mais pas pour n’importe quel combat. Pour mes enfants, Eric Bureau pour Le Parisien